Armes taiji en Périgord
Catégories: Armes Stage Tai Chi
Le par Georges Favraud
Le week-end des 15 et 16 décembre 2018, l’association La Grande ourse et son directeur pédagogique Jean-Jacques Sagot¹ ont organisé un stage d’armes du taiji.
Au programme, canne (ou petit bâton, bang 棒), bâton long (gun 棍 ou zhang 杖, quand il renvoie au bâton de marche) et épée (jian 剑). Dans une ambiance studieuse et conviviale, non dénuée de nombreux moments d’intensité martiale !
Le bâton long est historiquement une arme de paysans et de voyageurs. Il a néanmoins souvent été utilisé pour l’entraînement militaire et reste largement employé comme pratique de base pour les différentes armes (lance, mais aussi épée).
Le bâton a aussi été utilisé dès l’antiquité chinoise dans les exercices gymniques et respiratoires du daoyin 导引 (en témoignent, ci-dessus, les figures 17 et 30 du Mawangdui daoyin tu, IIe siècle avant notre ère).
Nous avons étudié un enchaînement compilé par le britannique Nigel Sutton (qui vit de très longue date à Singapour) à partir de mouvements et de postures recueillies auprès de plusieurs maîtres de taijiquan de la diaspora chinoise installés dans les campagnes de Malaisie. Cet enchaînement nous propose une approche simple et franche du bâton, qui me rappelle avec grand plaisir les arts martiaux paysans du Hunan.
Pour ses enseignements, Jean-Jacques était efficacement secondé par Alexandre. L’occasion de démontré avec lui certains liens entre la pratique du bâton et les poussées de main.
Alexandre Baptiste a aussi mené un cours de perfectionnement en escrime taiji de style Yang.
Georges Favraud a pour sa part proposé un atelier d’escrime taoïste, notamment autour du style peu connu Longhua 龙华, du maître Kuang Changxiu 匡常修 des monastères de Laoshan (province du Shandong). Un style qui intègre différents aspects internes et toniques.
Nous avons pu travailler sur la relation du dantian inférieur aux différents segments de l’épée, en insistant sur le segment proche de la garde, au travers d’un travail sur la densité et les spirales.
Les échanges techniques, pédagogiques et humains ont été fructueux et bienveillants. Même si, à La Grande Ourse, on parle peu des « sagesses orientales », preuve en est qu’on sait les mettre en pratique au quotidien !
Prochain rendez-vous périgourdin, les 20 ans de la Grande Ourse en avril 2019.
Crédits photos : Merci à Benjamin !
¹ Jean-Jacques Sagot a notamment appris le taijiquan dans la diaspora asiatique de Malaisie et à Taiwan. Professeur d’éducation physique, il a instauré l’option taijiquan au baccalauréat français. Il est actuellement référent technique pour les styles Wu et Sun de la Fédération d’arts énergétiques et martiaux chinois (FAEMC).